Selon qu'on le considère, ce qui s'est passé aujourd'hui pourrait être un crime ou un jeu. Ce serai un crime si Antoine était mon frère, ou un cousin, ou même un de mes prétendants, Géraud de R.-B par exemple, c'est-à-dire quelqu'un de notre monde.
Mais ce n'est qu'un petit domestique agréable à caresser.
Ce n'était donc qu'un jeu.

Notre premier quart d'heure de classe est fort sage et je commence à bâiller. Allons ma fille, un peu d'effronterie! Je referme brusquement son livre et son cahier, en lui caressant les cheveux:

 -Dis-moi, Antoine, gentil garçon comme tu l'es, toute les demoiselles des environs te font la cour,bien sûr?

Il rit, pas trop embarrassé, et proteste faiblement.J'insiste:

 -En tout cas, on te voit bien souvent sur les talons d'Anais. Qu'a-t-elle donc de si beau cette donzelle, que tous les gars d'ici lui soient après comme mouches sur miel?

Silence, bredouillements. Antoine se demande où je veux en venir et ce qu'il doit avouer. Tout de même, de questions en questions, de sourires en sourires, il entre dans le jeu et m'explique en gloussant que "la grande Anais se fait voir à tous les garçons qui lui demandent, et qu'elle ne porte pas de culotte, mademoiselle, et que et que..."
Je m'en doutais un peu...Il y a toujours dans un village une fille pour faire parler d'elle et qui n'en est pas mécontente. Chez nous, c'est Anais Gratadou.

 -Elle se fait voir Antoine? Et qu'est ce qu'elle fait donc voir? ses mollets? Et tu l'as vu toi?

 -Tiens donc, mademoiselle, quand on est bien tranquille dans le verger, elle relève sa jupe jusqu'à la taille et je vois tout!

 -Tout?Elle est sans vergogne ton Anais.

Puis, après un silence, et comme si j'y pensais seulement à l'instant:

 -Mais toi, tu ne lui montre jamais rien à Anais? Ce ne serait pas juste!

Il se trémousse, bégaie à nouveau.

 -Des fois aussi, mademoiselle. L'Anais, ça l'amuse de me voir la bistouquette, elle dit que j'ai l'air d'un Jésus, elle se moque de moi.

Nous sommes sur la bonne voie. J'ai rapproché ma chaise de la sienne et je me décide, sous la table à passer ma main droite sur son pantalon, à la recherche de la bosse que fait la chose. En même temps:

 -Elle est bien sotte! Si tu me la montrais, à moi, je ne me moquerais certainement pas. Je suis sûr que tu es un homme, Antoine! Et puis moi, je n'en ai jamais vu...

C'est un mensonge. Je n'en ai jamais touché et j'en ai très envie, mais j'en ai vu, et de plus belles que la sienne sans doute! Mais je dirais n'importe quoi pour le convaincre! Cela n'a pas été bien difficile d'ailleurs. Mon bonhomme a oublié d'être sot, et puisque la demoiselle du Domaine veut "la" voir, pourquoi refuser? Cependant que je caresse la bosse, il se recule et me laisse commencer un déboutonnage si peu facile qu'il lui faut venir à la rescousse.

Coucou, c'est le loup!
Il a sorti de son slip une bistouquette tout à fait honorable: longue comme un porte-plume de couvent, grosse comme un cierge, toute brune et plutôt molle, mais qui commence à relever la tête. Nous sommes là tous les deux, les yeux baissés sur le cierge comme si nous attendions à le voir grossir par miracle.
Allons, ma fille, ne nous décourageons pas!

 -Eh bien, Antoine, tu es vraiment un homme! Approche donc, je ne la mangerai pas! tu l'as déjà laissé toucher à Anais, sûrement?

 -Oh! non, mademoiselle! Ce n'est pas bien!

 -Ne la montre plus à aucune fille tant que je serai là, laisse moi la toucher et je te récompenserai. tu es d'accord?

Bref, me voici tout contre lui et je la prend dans ma menotte où il me parait qu'elle grossit encore...

 

 

A suivre...