-Eh bien...c'est Mathéo mademoiselle...
Mon Dieu qu'il est fort, ce gars.Tenez, comme votre bras!

Mathéo est le fils de la cuisinière...j'en reste songeuse, et je murmure:

-Tu exagères, Line. Je serais bien curieuse de voir cela, rien que pour le mensonge!

C'est à son tour de rester songeuse. Je me mords la langue de ce que j'ai dit... elle ne peut quand même pas me prendre au mot!Et comment ferions-nous?...Voir n'est pas un grand crime, et il faut que je m'instruise!
J'hésite encore quand elle répond:

-Mademoiselle, vous parlez sérieusement?

-Pas tout à fait Linette, pas tout à fait....

Pour me donner une contenance, je lui prends la robe des mains et  lui montre les plis qu'il faudrait repasser.Bref, je fais comme s'il n'y avait jamais eu ces confidences entre nous. Mais mon esprit est ailleurs, le sien aussi, et nous minaudons comme deux honnêtes femmes qui rêvent de se raconter leur aventures. Comme le temps passe, je m'assieds sur ma commode, je l'attire sur mes genoux, je l'embrasse, et je reprends tout bas:

-Tu le faisais aller entre tes jambes, là, comme ton doigt le long de moi, l'autre matin. C'est bon aussi ça?

Elle rougit tout de même, mordille mon cou, prend ma main et la place entre ses cuisses. Elle déboutonne rapidement son jean pour me permettre de glisser la main contre son corps.Je sens bien son ventre, très chaud, ses poils, pas très bouclés et très doux que je tortille timidement. Elle se soulève un peu sans cesser de me bécoter, tire un peu sur sa culotte, se rassied en écartant les jambes, et murmure:

-Moi, j'aime beaucoup. Cela me rend toute folle. Tu m'as trop exitée, ma petite chatte, caresse moi bien avec te doigts, comme je t'ai fait. Oui, encore, ta main est douce...

C'est la première fois que je fais ça à une autre et je me sens bien maladroite.
Je ne sais ce que ressens line; moi, je m'enchante au contacte de cette chair gonflée, grasse d'humidité, de ces plis que j'écarte au passage et qui sont comme vivants. Je cherche à atteindre ce point qui est si sensible chez moi et que je voudrais caresser en elle: il jaillit sous mon doigt, tout gros et raide, et Line devient comme folle. Elle mord mon épaule pour ne pas crier, me saisit le poignet pour m'obliger à rester, à préciser mon geste, me chuchote:

-encore, encore mon amour...entre ton doigt aussi...oui plus profond...c'est encore meilleur qu'avec un homme...tu sens comme tu me fais mouiller...

C'est vrai: elle..."mouille", il faut que je m'habitue au vocabulaire de la chose, et je découvre qu'il est aussi agréable de caresser que d'être caressée. A l'intérieur d'elle, c'est divinement doux, je sens se resserrer autour de mon doigt comme une bouche profonde, je reviens plus haut, vers ce, cette chose, et soudain Line enfouit son visage dans le creux de mon épaule, une convulsion la secoue, et je sens ma main innodée.

Comme je suis heureuse! j'en danserais de joie si je n'étais pas épuisée par cette aventure. Elle est encore moins vaillante que moi. Et puis, nous tremblons l'une et l'autre de voir la porte s'ouvrir et Madame Mère apparaître sur le seuil, si bien que nous nous levons comme deux coupables et que nous limitons nos adieux à un long baiser très bon.

Emmeline, qui risque une belle remontrance si elle ne redescend pas tout de suite, se rajuste, se recoiffe vivement, m'embrasse une dernière fois dans la cou et chuchote:

-Je viendrai, mais pas tout de suite, j'ai votre mère sur le dos. Dimanche soir, c'est sûr. Couchez-vous, mais ne fermez pas la porte à clef.

Dimanche soir? C'est bien loin...

 

A suivre...