Il m'a bien fallu une semaine pour me remettre de ma déception...
Je me suis attelée à éviter soigneusement Matis, empruntant tous les couloirs et recoins de la fac, je ne mangeais plus avec le reste de la bande à midi et je ne suis pas sortie le soir non plus...j'ai prétexté souvent des devoirs en retard, des dissertes à remettre ou même...du tricot à finir!Bien sûr ils ne m'ont pas cru mais, ils savent mes amis, que j'avais besoin de ce break. 

Je n'ai pas revu le type de l'autre soir, d'ailleurs je ne connais pas son nom et j'ai effacé son numéro de téléphone de ma lite d'appel reçus, il ne m'intéresse pas du tout...je dirai même que c'est de la crasse ce type...mais j'étais malheureuse...j'ai des circonstances atténuantes...

On est vendredi aujourd'hui, je m'ennuie profondément au cours de de communication...mais je souris déjà à l'idée de repasser par le couloir interdit...J'espère qu'ils seront nombreux ce soir...jouer avec le feu, encore et toujours...

Ce midi j'irai au réfectoire...mes amis me manquent, et surtout, je pense pouvoir supporter le fait de voir Matis tripoter sa greluche...enfin, j'espère...
Il fait très chaud ma jupe se colle à mes cuisses moites et ce siège est très inconfortable.

Je déteste cet amphithéâtre.

La climatisation y est toujours en panne...
Je m'asperge à coup de brumisateur jusqu'à sentir de grosses gouttes d'eau dégringoler de ma gorge et se nicher entre mes seins, absorbé par la dentelle de mon soutien gorge.
Je voudrais être dans les bois, au frais, dans la petite clairière près de l'église du village ou mon cousin et moi jouions autrefois à des jeux inavouables...
Découverte de mon corps, du sien...premier flirt...
C'est bizarre...bien qu'on s'en cache hypocritement, c'est généralement avec un cousin qu'on fait l'expérience des premiers jeux sexuels...jouer au papa et à la maman...au docteur...David et ses long doigts fins, ses grands yeux en amande et sa bouche ronde comme un coeur...mon premier amour...premier interdit...

....

J'y crois pas!
On me lance des boulettes de papier!
Stupides étudiants puérils...
Je me retourne avec la ferme intention de découvrir celui qui se cache derrière cette Infamie quand je m'aperçois que cette boulette est toute bleue de l'encre du terroriste en question, sans doute.
Je défroisse précautionneusement la boule de papier et découvre (surprise agréable) un gentil mot fait d'une écriture ronde et fine:

"Voilà déjà une heure que je vous observe...il fait chaud c'est vrai, mais j'aimerais que cela continu juste  pour avoir le plaisir de voir ces gouttes se répandre encore et encore sur votre poitrine sublime..."

C'est joliment dit...et ça me fait des chatouillements dans le bas du ventre, qui plus est...
Je me retourne, scrute les visages les plus proches pour tenter de démasquer l'auteur de ce charmant billet.
Je ne cherche pas longtemps, un ravissant jeune homme aux yeux bridés, assis juste derrière moi, me lance un sourire ravageur...que bien entendu je lui renvoie prestement.

Voulant faire durer le jeu, je déchire à mon tour un bout de papier sur lequel j' écris:

"C'est un charmant billet que voilà...Je suis ravie de vous rendre cette heure de cours plus agréable...
Affectueusement,
Lola
"

La réponse ne se fait pas attendre:

"Moi c'est Grégory...C'est fou comme vous êtes sensuelle Lola...je ne vois plus que vous dans cet amphi..."

Et moi d'ajouter:

"Nous ne sommes pas seul pourtant..."

Cette fois ci il me met le papier sur ma tablette, m'effleurant le bras au passage:

"Nous le serions si vous veniez prendre un verre chez moi..."

"Ce serait avec plaisir...une autre fois..."

"Faites moi signe à l'occasion..."

Je n'ai même pas vu le temps passé!
Le cours s'est terminé sur cette note plutôt excitante et j'en sors ra-di-euse!

En me voyant arriver avec un sourire béat sur le visage, les autres sont aussitôt rassurés.
J'apprends par ailleurs qu'il se sont arrangés pour faire comprendre à Matis que notre cercle d'amis n'était pas l'Armée du salut, et qu'il ne comptait aucunement accueillir toutes ses conquêtes!

Après les cours j'ai à nouveau pris le chemin du couloir...
Cette fois ci il n'étaient que deux...et bien plus occupés à tirer sur leurs joint qu'à me regarder...vive déception, il ne me reste plus qu'à attendre vendredi prochain...


A suivre...