Je déverse. je ne lâche plus le clavier. Ramassez ce que vous voulez, le reste, jetez à la poubelle.

J'en ai marre.

Marre de tout.

Je suis angoissée, désespérément angoissée.

TROP DE PRESSION

J'ai peur de rater mes partiels. Ce n'est pas juste, ici pour avoir leur licence, les étudiants doivent avoir la moyenne dans CHAQUE UV tandis qu'en France, du moment que sa moyenne générale est égale ou supérieure à 10, l'étudiant passe en maîtrise!
Je suis nulle en espagnol...je serai dégouttée de devoir redoubler à cause de cette matière. Je n'ai jamais redoublé. Si ça m'arrive je le prendrai comme un échec. Pensez ce que vous voulez, je m'en fous, je dis ce que je veux, c'est chez moi ici, la porte est la bas au fond.

Ça m'angoisse.

Si je suis au rattrapage, ça va retarder mon inscription en plus...

Et j'ai peur aussi... Peur de partir, de quitter mon pays que j'aime tant. Je suis beaucoup plus sensible à tout ce qui m'entoure depuis quelques temps...je me dis que les choses les plus insignifiantes me manqueront peut être cruellement...J'aime regarder les arbres qui bordent la route quand je rentre des cours...amandiers, goyaviers, bananiers, cocotiers...j'aime le fait qu'où que j'aille je puisse toujours voir la mer à l'horizon...et ce soleil qui tape, et cette chaleur humide...et ces fleurs, cette proximité...les palmiers sur le campus...
 

J'ai peur de faire une overdose de bâtiments gris et froids quand je serai chez vous...J'aime Paris, la nuit...les lumières au moins ça égaie...

Peur de l'inconnu...car venir en France en vacance et venir pour y vivre ce n'est pas la même chose...Pourquoi partir alors, me direz vous? Parce que bien que j'aime mon île, elle est trop étouffante...parce que j'ai envie de découvrir autre chose, et surtout parce qu'il me manque et que je ne m'imagine pas vivre sans lui.

" Quand on vit dans une île, on est toujours trop. Pas moyen de s'échapper et, bizarrement, pas moyen de s'isoler." Une maison pour Monsieur Biswas (préface) JMG le Clezio.

Une nouvelle vie, je me paye le luxe de m'acheter une nouvelle vie...Ça devrait me rendre heureuse...alors pourquoi j'ai cette boule d'angoisse au fond de la gorge...

Il y a des jours ou je me déteste. (Je passe du coq à l'âne) C'est faux...il y a des jours ou je déteste tout ce qui m'entoure, tout ce que je ne contrôle pas.

J'ai mal à la tête.
Je m'en veux, de quoi?...je ne sais pas.
Je me sens mal, j'étouffe, je me noie.
J'ai mal, là ,au fond de moi. Je déteste me voir comme ça. ...

Besoin de partir, de me détacher... De ne plus être moi, être une autre. Sans attaches, sans devoirs, sans histoire. Envie de choquer. De me salir, juste pour être autre que moi MOI MOI MOI.

narcissique, égocentrique.

 Je pars dans tous les sens ce soir...

Il y avait des jeunes qui se battaient au bas de mon immeuble la dernière fois, deux frères...c'est une citée toute neuve et depuis quelques temps des signes de délinquance apparaissent...bien sûr il sont encore gentils...il n'agressent personne, ils se contentent de fumer leurs joints et de se battre entre eux de temps en temps...

"Dans les îles, la famille est au commencement et à la fin de tout, parce que l'absence d'issue exagère les liens de parenté, exacerbe l'hostilité, la rancoeur, et aussi les passions, et développe à l'extrême ce sens de la ruse et cette subtilité psychologique qui sont indispensables pour pouvoir se faufiler à travers toutes les embûches et tous les dédales des relations entre humains. Rien à voir avec le monde brutal des villes, où meurt la famille, ni avec les horizons si vastes des continents, où l'on peut fuir, s'en aller, se perdre..."
Une maison pour Monsieur Biswas (préface) JMG le Clezio.

Ici nous avons la chance d'avoir des cités dans l'ensemble, plutôt agréables...pas des cages à poules, et les loyers ne sont pas exorbitants... Chez moi, on paie un loyer de 460 euros pour un appartement de 110 m2 avec un grand salon, trois chambres et deux salles de bain, à Paris, impossible de trouver un deux pièce valable à moins de 700 euros...
 

Bref.

Je voudrais que nous ne perdions pas nos habitudes, nos coutumes, nos traditions...nous sommes un peuple éponge, la télévision nous tue. Nous nous abreuvons de toutes ces modes occidentales...pris entre les États-Unis proches de nous géographiquement et la France dont nous dépendons politiquement...nous nous abreuvons parce que tout ce qui est étranger est forcément mieux que ce qui vient de chez nous...apprendre à s'accepter soi-même...

Aujourd'hui un couple de touriste m'a fait un grand sourire dans la rue, je leur ai dit bonjour, et ils se sont empressés de me répondre. Alors j'ai réalisé que...ça c'est bien quelque chose de chez nous...si un jour à Paris je me mets à dire bonjour à tout les gens que je croise dans la rue, on me prendra pour une folle! Mais ici, c'est normal de dire bonjour quand on croise quelqu'un, même si c'est un inconnu, de dire bonjour quand on monte dans un taxi collectif, ou quand on entre dans une salle d'attente...c'est vrai que ça se perd...des fois je ne dis rien, quand la personne est plongée dans ses pensées ou qu'elle à l'air très pressée...c'est quand même rare qu'elle ne réponde pas...heureusement.

On devrait faire le tri entre ce qui est bien et ce qui est mal...ce qu'on devrait prendre chez les autres, et ce qu'on devrait leur laisser...pas tout absorber comme ça, continuellement... ...

En rentrant, j' ai vu un arc en ciel cet après-midi...c'est peut être un signe...

 

Je voudrais qu'il soit là...
Pouvoir me blottir dans ses bras, sentir ses doigts sur ma peau et ses lèvres sur mon cou...pouvoir me réfugier dans ses bras et n'avoir plus peur du tout...

 J'AI mal mal mal MALLLLLL!!!!

Tu me manques, j'ai hâte que tu reviennes.