bouts de tissus et réminescences...
J'ai pensé longtemps à ce que je pourrais vous raconter et...je suis en panne sèche d'inspiration...alors j'ai éteint le PC et je me suis rendue compte qu'il y avait de la musique dehors.
Ils ont installé un podium en bas sur la place, au milieu de la résidense, "petite fiesta pour la fête des mères"...
La manisfestation était basée essentiellement sur la prestation d'un ballet de danse traditionnelle il était prévu ensuite une petite collation et la remise de cadeaux et de roses aux mamans.
Et ils sont apparus...
Les filles dans leurs grandes robes traditionnelles, et les garçons dans leurs habits endimanchés...
Ils ont dansé, ils ont tourné Val...sé et c'était beau...
Et les émotions me sont montées à la gorge, j'ai frissonné au son de la batterie, de la clarinette et surtout du tambour...
Et ils ont dan...sé, et ils ont val...sé et j'ai eu envie de remonter le temps de me retrouver dans la ville de Saint-Pierre, le "petit Paris des antilles" détruit par l'éruption de la montagne Pelée en 1902...
Et ils ont dan...sé et le son du tambour a roulé sous les doigts du batteur...et ils ont chanté, du bel-air...du plus profond de leurs entrailles et ça m'a déchiré le coeur, tellement de douleur, de sang, et de sueur dans cette musique...elle transpire comme le jazz et la soul...
Et je me suis sentie vivante, à ma place...et j'étais heureuse.
Plus les jours passent et plus je me rends compte à quelle point ma famille, ma vie ici et mon île me manqueront...
J'observe les gens dans la rue, toutes ces petites scènes si typiques qui rendent la vie insulaire si spéciale...l'année marquée par ces fêtes, noel, carnaval, pâques pentecôte, calendrier bien réglé...
Je me revois enfant allant à la rivière avec ma grand-mère...
Je m'ébroue, joue dans l'eau avec les autres enfants tandis que les lavandières lavent...et le savon mousse, et la mousse gicle loin et fort dans des psiiit psiit...psiit psiit...
Elle était douce ma grand mère, elle sentait bon, elle avait toujours des bonbons en main et j'étais jalouse, jalouse qu'elle soit si gentille avec tous les enfants et pas qu'avec moi...elle repose en paix ma grand mère...
Tu sais mamie que souvent je caresse ton alliance que j'ai aux doigts en pensant à toi, elle ne me quitte jamais mamie...
Ils virevoltent...
Ces robes aux couleurs vives et riches...ces bijoux aux noms évoateurs "Pomme-cannelle", "tété négrès", "collier-chou"...qu'est ce que je voudrais vivre à ce temps, porter la grand'robe et aller aux bals-bouquet à Saint-Pierre!
Et ils dansent sur nos rythmes caraibéen...
mazurka, cha-cha-cha-, tango, quadrille...rythmes européens arrangé à notre sauce...
Et le tambour qui roule, qui roule, qui roule...
Elles dansent et la dentelle de leur robe se soulève, et c'est beau cette effusion de couleur...
Les hommes tout de blanc vêtu et ce casque colonial vissé sur la tête...un gout amer dans ma bouche...
Et ils dansent...et la musique monte à mes oreilles, m'emplit la tête, s'insinue dans chaque veine de mon corps...ils disent qu'on a le rythme dans la peau...cliché...peut être pas si faux...la musique me remplit la tête glisse jusqu'à mon coeur et explose, je suis heureuse en transe, en phase avec moi même...
Madinina qu'est ce que tu vas me manquer...
Souvent on ne fait pas attention à la chance qu'on a...
Je regarde nos plages dorées avec dédain, blasée je suis...languissante je serai...
Et la chaleur de nos boites, le zouk qui m'emplit les oreilles, salsa, dance hall...toutes ces musiques qui m'emplissent le coeur...
Et ce soleil...cette chaleur contre laquelle je peste quand j'arrive en cours en sueur, cette chaleur qui me manquera tant dès les premières notes de l'automne...
Et la douceur de ma mère, et la cuisine qui sent bon quand je rentre des cours...et mon frère qui me taquine...et ma chambre, et ma chambre...et ma vie, et ma vie...
Maman, je serai une adulte quand je reviendrai maman...je n'ai pas envie de partir, j'ai peur tu sais...
Je voudrais être encore ta petite fille maman...j'ai peur de te perdre...je ne veux pas encore être une femme maman...
Et je me perds dans mes idées tu sais...
Et voilà comment écrire un post sans queue ni tête...
Par °*Petitekaline°* | Avant | Mardi 31 Mai 2005, 01:38 | Après | coup de coeur/coup de gueule | 4 commentaires
par FleurdeKaramelle, le Mercredi 1 Juin 2005, 05:46
Je sais...je crois même que je ne le deviendrai jamais, j'ai l'impression que mon cerveau s'est bloqué à mes 17ans...
Mais quand je dis "adulte" ça veut surtout dire que je serai seule, livrée à moi même, je ne pourrai accuser personne de mes erreurs...assumer jusqu'au bout...responsabilités...tous ses grands mots qui me font peur...
Commentaires
1 -par gobbolino, le Mardi 31 Mai 2005, 09:54