Eh bien! on m'y reprendra à emprunter des livres d'images dans les tiroirs d'autrui!.
L'autre jour, en faisant la chambre de l'oncle Henri, j'avais déniché dans le dernier tiroir de la commode un grand album japonais. Comme l'onle Henri m'a presque fait partager sa passion pour l'art d'Extrême-Orient, l'occasion m'a paru belle. J'ai pris l'album en me promettant de le regarder un jour à loisir, ce que je viens de faire...

Ce n'est pas du tout ce que j'attendais!
C'est-à-dire barques dans la tempête, ponts sous la brume, cerisiers en fleurs au soleil levant...NON: moins pittoresque et beaucoup plus éducatif, c'est (dit une étiquette collée à l'intérieur pour traduire les gribouillis nippons) Le livre pour l'instruction des jeunes mariés. Peut-être que l'oncle me le destinait-il pour le grand jour? J'en doute, mais comme je suis en passe de me marier et très désireuse de m'instruire, je me suis sentie tout à fait autorisée à feuilleter l'album.

ETONNANT!!! Qui l'eût cru? donne t'on vraiment cet album aux fiancés dans ce lointain et charmant pays?
Si cela est, les voici très bien instruits! Les jeunes mariés japonais ne peuvent rien ignorer de ce qui les attend!
Ce n'est pas le texte, on s'en doute, qui me fait écarquiller les yeux et bouillir la cervelle; les dessins se suffisent à eux-mêmes. Mme Chrysanthème et disons Mr...Bambou, y sont croqués sur le vif à chaque page dans les ébats les plus baroques et souvent en bonne compagnie...
Je ne peux pas tout décrire, évidemment: j'y passerais mes nuits.
Une scène un peu raffinée, par exemple : Mr bambou est confortablement étendu sur des coussins, je le suppose du moins, car Mme Chrysanthème s'est couchée sur lui et sur le dos, ce qui me paraît tout de même bizarre! comme sur un divan, les jambes de part et d'autre un...muscle magnifique, lequel muscle est à peu près tout ce qu'on voit du marié!
Sans doute est-ce l'essentiel pour mes soeurs nippones!
Chrysanthème le caresse d'une main persuasive; il est à moitié englouti déjà dans une intimité très accueillante et elle se contorsionne, les yeux mi-clos, pour l'y faire pénétrer jusqu'à la racine, cependant qu'une jeune servante, agenouillée à ses côtés, lui tient la tête et l'embrasse sur les lèvres.
Derrière une colonne, un ami (ou un domestique) observe le tableau et s'apprête à fournir à la servante, ou peut être à Chrysanthème elle même, un renfort d'une grosseur et d'une raideur effrayante...
L'un sur l'autre, debout, assis, à genoux, nos jeunes époux prennent leur instruction très au sérieux: Pas un sourire, pas un baiser, pas même un geste tendre.
Au début des leçons, ils contemplent leurs charmes respectifs_ celui de Mr Bambou toujours démesuré (je l'espère du moins pour Chrysanthème) en se demandant j'imagine:

 -Entrera t-il tout entier?

Le fait est qu'il reste toujours plus ou moins un morceau du jeune marié à l'extérieur, même quand sa compagne aux yeux bridés écarte complaisamment les cuisses pour le recevoir.

A ce que je vois, l'occupation la plus suivie de notre sexe faible serait donc bien, d'un bout du monde à l'autre, d'apprivoiser le spectre du sexe fort.
S'il le faut vraiment, je pense que je me ferai une raison...

J'oubliais! J'ai revu l' âne, et sa machine était encore sortie!
C'étais hier matin, Line m'avais emmené du côté du garage pour entrevoir son Mathéo, qui du reste n'était pas là.Cette fois j'ai pris tout mon temps pour regarder et j'ai profiter de l'occasion pour lui demandé si elle avait vu la machine "fonctionner" avec une ânesse, puisqu'il paraît que c'est à cela qu'elle sert...

 

 

A suivre...