Faire un peu de ménage...épousseter partout, faire virevolter la poussière qui colle aux mots...revoir les couleurs...se lire, se relire, se découvrir sans cesse dans une giclée de mots qui sonnent souvent comme des maux...c'est moi tout ça?...oui, je crois.

Trois mois de sevrage...malgré tout, je reviens avec une envie d'écrire dévorante comme jamais. Envie de vous lire, envie d'écrire, de dire, de raconter.
On a beau dire, internet c'est magique! c'est vite prenant aussi...maladif quelques fois, mais une maladie que j'aime bien...web addict? Désolée...je suis nulle en anglais.

Je vous imagine déjà derrière votre écran, sales petits curieux que vous êtes, en train de vous demander ce que j'ai bien pu faire depuis tout ce temps. Evidemment, je ne peux que me soumettre à la volonté de mes gentils lecteurs (je n'aime pas voir vos grand yeux larmoyants me supplier...).
Alors voilà...
J'ai quitté la Martinique au mois de septembre pour Paris. J'ai pu m'incrire à la Sorbonne, je continue donc mes études de lettres dans le cinquième arrondissement. J'ai beaucoup de temps libre, ce qui me permet de travailler à mi-temps dans une boite de téléphonie (on en reparlera!). Et puis...j'ai emménagé avec mon chéri. Vous l'aurez compris, je ne regrette pas du tout ma venue en france, meme si ma famille et mes amis me manquent. Par contre, mon pays ne me manque pas particulièrement, j'y pense comme on caresse un souvenir en se disant que c'est un reve encore accessible...m'éloigner pour mieux apprécier ses richesses, pour revenir faire la touriste et m'émerveiller de toutes ces choses qu'avant je voyais sans les regarder, découvrir les endroits cachés, les sites touristiques que les autochtones ne pensent jamais à visiter...plages, soleil, forets luxuriantes, couleurs chatoyantes, délice de la langue ou le français et le créole se melent, et tout ce folklore qui rend mon ile si merveilleuse...Mais en attendant, Paris. Paris et ses boulevards, ses boutiques, et tout ce foisonnement culturel. Je me plais bien à Paris. Contre toute attente je prends plaisir à porter pulls, bottes et manteaux. Tout est plus grand à Paris, tout est plus lumineux aussi. Et la Sorbonne, la grande Sorbonne avec ses longues galleries, ses statues, ses bibliothèques, sa chapelle et ses étudiants parisiens à la fois distants et chaleureux, abordables et prétentieux, intellos et délurés...toutes ces différences et ses langues qui se melent...Et puis, tout autour, le quartier latin avec ses ruelles de vieux Paris, ses brasseries, et tous ces livres à chaque coin de rue. Le panthéon trone triomphant près de la bibliothèque Sainte-geneviève...j'ai beau passé devant souvent, je suis toujours émerveillée, et si petite à coté...
Mon homme travaille jusqu'à très tard. Quand il rentre vers minuit il m'embrasse avec ses lèvres toutes froides et me dit que je lui ai manqué toute la journée. Souvent il cuisine en chantant des plats que je n'ai jamais gouté et nous mangeons à 2 heures du matin en regardant la télé. Souvent je l'attends dans la baignoire et aussitot rentré il se glisse dans l'eau chaude contre moi et nous parlons pendant des heures...on se couche généralement à trois heures du matin, je m'endors la tete sur sa poitrine et sa main posée sur mes fesses...et puis quelques fois je le réveille vers dix heures pour faire l'amour, et on se rendort apaisés, dormant jusqu'à pas d'heure. Il vit la nuit, je vis le jour, alors on s'aménage nos espaces hors du temps, et ça fonctionne...j'aime la vie qu'on mène.

Et vous? quoi de neuf chez vous?
J'aimerais vous retrouver, vous imaginer tous, hantant mes pages. Retrouver mon monde virtuel avec sa toile araignée d'amitiés qui se déploie. Gobbolino, Docbrown, Mistake, Bibasse, Pierre des Iles, Gamin, Mondaye, Vendredi, Roots, Joumana, LaJulie, Dirkdiggler, Oeildenuit, Nouvelami, Khachoe... et tous les autres...Qu'etes vous devenus?

Je surfe sur vos journeaux doucement encore, il faut que je me ré-habitue, comme un malade sortant de convalescence qui a peur de se faire blesser les yeux par la lumière du jour...il m'en faudra du temps pour rattrapper toutes ces anecdoctes et ces tranches de vie que j'ai laissé filer...on va faire comme on peut...

Il faudra juste du temps, pour que tout redevienne comme avant, et que j'ai la joie de retrouver ma place au sein de la communauté.

Kaline.