A plat ventre dans le son, au bord de la trappe, je retiens mon souffle. Plus question de battre en retraite, le moindre bruit me perdrait.
De toute façon, ils ne se soucient pas de ma présence, et pour cause!
Ils échangent quelques mots à voix basse, elle sourit.
Il relève ses manches et s'étend à côté d'elle...

D'où je suis, je les vois très bien dans la lumière capricieuse qui passe par la porte du garage, couchés côte-à-côte, lui un peu éméché et elle son chemisier déboutonné.
Ils ont l'air de deux amis qui se reposent par la grosse chaleur sans penser à mal...

Duverger se tourne vers Line, tente de l'embrasser et de relever sa jupe, elle le repousse assez vivement, et j'entends:

-...soyez sage enfin...il faut que je sois...un bruit...

Et Duverger, d'une grosse voix qu'il ne parvient guère à adoucir:

-sois gentille ma Linette, tu n'as pas à te plaindre de moi...dans quel état tu me mets...si tu sentais...

Emmeline a un rire étouffé.
Après quoi, elle se laisse embrasser, promène sa main sur la poitrine de Duverger, écarte sa chemise, découvre une toison brune qu'elle frisotte du bout des doigts, descend, dépasse la ceinture et s'affaire parmis les boutons.

Que c'est bête et laid ce rendez-vous dans la poussière!
J'avais honte pour elle, je voulais détourner les yeux mais je n'y arrivais pas.Ce déshabillage muet m'écoeurait.
J'aurais préféré des baisers passionnés, des mots fiévreux, des gestes doux et nobles, enfin...tout ce qu'on trouve dans les romans...

La main de Line avait terminé son travail, elle disparut un long moment dans le pantalon de Monsieur, et en ressortit en tenant serré un morceau de chair qui me parut à la fois prodigieux et comique...
Je le vois dépasser de cette main qui l'entoure et le manie bizarrement. D'instant en instant, il se dresse plus vigoureusement vers le ciel.
Tantôt sa tête disparait, tantôt elle jaillit des doigts de Linette gonflée et violacée.
Duverger parait à la torture, le visage contracté, une main posée sur le poignet de Line, l'autre sur ses seins nus sortis de son corsage...
Ces seins que j'avais tellement envie de voir l'autre matin!
La petite gueuse, quant à elle, poursuivait sérieusement et silencieusement son étrange manoeuvre...

A suivre...