seXstory

Il vient me visiter tous les soirs, et tous les soirs je l'attends, étendue sur mon lit, perdue dans mes pensées.

Quand je sens mon corps se raidir, et de minces filets humides venir souiller ma culotte, je sais que c'est bientôt l'heure, qu'il arrive...
Mon corps le réclame toujours, de plus en plus fort et ses doigts qui me parcourent à chacune de ses visites me rendent folle de désir.

J'aime ses grands yeux bleus, il les plonge dans les miens comme pour sonder l'intimité de mon être et cela me laisse vulnérable et transie.
Il est l'objet de mes fantasmes.
J'aime le contraste de sa peau blanche sur ma peau noire, il est ma moitié, mon sauveur...
Souvent il prend sa voix douce presqu'inaudible pour me parler, d'autre fois, il m'accuse de son regard inquisiteur.
Il me félicite et me rejette tout à tour, et moi je l'aime encore, éperdument.

Mes rêves sont remplis de lui, de son corps, de son amour.
Je voudrais le garder pour moi et lui interdire l'accès au lit de toutes ces femelles qui le traquent la bas, derrière la porte.
Il dit qu'il veux seulement les aider, mais je sais que souvent il pense à elles, il se détourne de moi...

Cette nuit j'ai encore rêvé de lui...
Il m'a possédé violemment, m'a mordu le cou jusqu'au sang, et je me suis sentie revivre. J'aime mourir de plaisir dans ses bras...j'aime gouter la mort dans ses bras...
Les draps étaient soyeux et écarlates comme...non...non...ne pas y penser...oublier...ils étaient rouge, rouges, rouges...et il m'a mordu jusqu' au sang...le sang...le sang...NON!

Les draps étaient blancs, immaculés, aucune taches n'étaient encore venue les souiller.Il m'a prise au bord du lit, me faisant sienne dans un cri...
Je m'agrippe à ses épaules...ne me laisse pas tomber mon Amour, ils me cherchent...ils veulent me pendre...ce n'était pas de ma faute...toi seul comprend mon amour...aime moi, aime moi encore...
Il introduit son sexe dur en moi et sa semence me lave, me rend pure à nouveau...je meurs et renais dans ses bras, je suis libre et innocente à nouveau...
Ma liberté se trouve dans ses yeux...

Il me porte sur la table froide et observe chaque partie de mon corps...il promène sa langue sur mon ventre, avant de me la glisser chaude et humide entre les cuisses...je gémis, je souris...ma rédemption est là...au creux de ses reins...personne ne peut rien contre moi là, au creux de ses reins...j'écarte encore les cuisses...il me caresse encore de sa langue et je sens monter le plaisir...des images m'assaillent... je ferme les yeux, serre les paupières comme si elles étaient un rideau impénétrables mais...les images reviennent, elle sont confuses, insaisissables mais tellement réelles...du rouge, du rouge...du sang sur les meubles, sur le tapis...des cris...je ne voulais pas...il geint...Mon Amour me pilonne, me transperce encore et encore et je revois l' éclat du couteau au soleil...ça pique les yeux! je suis au bord de l'orgasme...mourir de plaisir pour renaître innocente...je ne le sens plus entre mes jambes...Amour ou es tu? Amour, Amour...il est là, il plonge ses grands yeux bleus dans les miens...je détourne la tête, son regard me transperce...son regard me sonde...je n'ai aucun recours contre la clairvoyance de ses yeux...il lit en moi comme un livre ouvert...non...non, mon Amour...ne me regarde pas...j'ai honte...sauve moi...il faut continuer encore...te glisser à nouveau entre mes cuisses, et me faire mourir...désir, plaisir...il n'y a que dans ses moments que je me sens vivante...amour ne m'abandonne pas...je tends mes mains vers lui, mais il s'éloigne...je lis l'effroi dans ses yeux..Amour Amour, jamais je ne te ferai de mal, Amour j'ai besoin de toi...il s'éloigne...il est de plus en plus loin de moi...insaisissable...j'ai la gorge serrée...je sens les longues tentacules froides et gluantes m'enserrer la gorge...je suffoque...Amour, Am...elles m'enserrent de plus en plus fort...respiration sifflante...ma vue se trouble...je suffoque...je meurs...Amour...du sang, du sang...Amour, il n'y a qu' au creux de tes reins que je m'oublie...du sang...des cris...

La serrure!
J'entends la clef tourner dans la porte...je me réveille en sursaut...les draps sont humides de transpiration...Vite, remettre de l' ordre dans mes cheveux...être présentable...cacher les nouvelles cicatrice sur mes bras...sourire...dire que je vais bien...sourire...
La lourde porte s'ouvre doucement en un grincement lugubre.
Les lampes halogènes du couloir me renvoient des éclats vifs dans les yeux...se cacher, m'éloigner de toute cette lumière...je me recroqueville contre le mur...rester forte...je dois rester forte, pour lui, mon tendre Amour...

Il me sourit, sa blouse est d'une blancheur éclatante...oh mon tendre Amour...

- Bonjour Lucie.

...

(Je ne peux pas parler, les mots restent coincées dans ma gorge...)

- Vous me semblez agitée...

Il compte les comprimés dispersés dans le petit haricot beige...il sourit à nouveau...
me les tend.

(je ne bouge pas)

-Lucie, tu sais très bien que tu dois absolument suivre ton traitement...tu ne veux pas partir d'ici, revoir tes enfants?

(Les enfants, ne pas parler des enfants...les cris...les cris...)
( mourir et renaître de plaisir au creux de tes reins Amour...c'est la seule solution...)

- ...

- Lucie? tu m'entends?

(Il me prends la main... mon coeur s'emballe...ses lèvres...boire ses lèvres...)

Il me tient fermement le visage et m'ouvre la bouche, je ne résiste pas. Il place les comprimés sur ma langue et attend de voir si j'ai tout ingurgité.

- Voilà Lucie, c'est bien. Je repasserai avec le docteur Marteen tout à l'heure...

Il sort...
La clef tourne à nouveau...me revoilà seule...livrée à mes cauchemars...oh Amour...Amour...pourquoi ne me sauves tu pas...

Les comprimés sont beaux...des belles taches de couleurs gluantes de salive au creux de ma main...

Ils veulent me tuer...ils se servent de toi amour, mais tu ne le sais pas...Je nous sauverai Amour...je nous sauverai...cacher les comprimés sous le matelas...ma tête, ma tête...j'ai mal...du sang...du sang...des cris...j'ai le sang de mon mari sur les doigts Amour, il me tire par les pieds la nuit...il veut me faire mourir Amour...le couteau qui lacère la chair...le sang qui gicle, qui gicle...ils appellent ça folie...Amour...mourir d'amour et de plaisir au creux de tes reins, voilà ce qui me sauverait...