Le rite de La Toussaint chez les chrétiens en Martinique.

La fête de la Toussaint chez les chrétiens: "témoigne de la foi en la vie face à la mort". Elle rappelle à chacun que l'existence se prolonge au delà de la vie terrestre et que tout membre de l'Eglise est appelé à connaître la Résurrection, puis le bonheur éternel.

Pour les Antillais et les Guyanais, pratiquants ou non, la période de la Toussaint est avant tout l'occasion de se retrouver autour de pratiques culturelles communes, afin de célébrer ses morts et d'évoquer la mémoire des défunts.

Chaque année, le premier soir de novembre, les familles se retrouvent dans les cimetières de Guadeloupe, de Martinique et de Guyane. Débute ainsi une veillée funèbre sur la tombe des disparus, à laquelle participe également leurs anciens amis et quelques proches. Les tombes soigneusement nettoyées, parfois plusieurs jours avant la cérémonie, sont alors couvertes de fleurs. Puis, à la nuit tombée, chaque sépulture est recouverte de dizaines de bougies rouges et blanches. Le cimetière s'illumine alors de toute part et offre ainsi un spectacle surréaliste. Le cimetière de Morne-à-l'eau, en Guadeloupe, attire même les touristes, curieux d'assister au rite annuel et de voir les tombes aux carreaux noirs et blancs qui s'étagent en arc de cercle, à dos de collines.


Mais cette nuit de recueillement ne se fait pas dans le silence. Au détour des allées qui quadrillent les tombeaux, les familles et les enfants se saluent et partagent les souvenirs communs des membres de sa famille reposants désormais dans ces cimetières. L'ambiance de cette veillée, mélange de spiritualité et de convivialité, contraste avec l'atmosphère habituellement pesante des cimetières de l'hexagone. En se remémorant l'existence des disparus, les Antillais, comme les Guyanais, en profitent pour célébrer l'histoire de leurs ancêtres à qui ils doivent cette fête si particulière, union de célébrations chrétiennes et de rites africains.